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2014-05-01T12:13:50+02:00

La pluie, avant qu’elle tombe de Jonathan COE

Publié par 1000N1
La pluie, avant qu’elle tombe de Jonathan COE

4ème de couverture :Rosamond vient de mourir, mais sa voix résonne encore, dans une confession enregistrée, adressée à la mystérieuse Imogen. S’appuyant sur vingt photos soigneusement choisies, elle laisse libre cours à ses souvenirs et raconte, des années quarante à aujourd’hui, l’histoire de trois générations de femmes, liées par le désir, l’enfance perdue et quelques lieux magiques. Et de son récit douloureux et intense naît une question, lancinante : y a-t-il une logique qui préside à ces existences ?

Tout Jonathan Coe est là : virtuosité de la construction, le don d’inscrire l’intime dans l’Histoire, l’obsession des coïncidences et des échos qui font osciller nos vies entre hasard et destin. Et s’il délaisse cette fois le masque de la comédie, il nous offre du même coup son roman le plus grave, le plus poignant, le plus aboutit.

Une phrase : «La prochaine photo – la onzième, je crois, de notre série – en est un bon exemple, car si elle paraît restituer l’évènement avec une parfaite fidélité, elle ne donne en fait aucune indication sur ce qui préoccupait réellement les personnes présentes. »

Cinquième livre du challenge (on touche à la fin) : celui dont le titre contient un élément météorologique. Là, j’avais un peu l’embarras du choix ! Mais ce titre La pluie avant qu’elle tombe m’a vraiment séduite. La composition grammaticale étrange de cette phrase sonne poétiquement. Et j’ai encore plus apprécié ce titre en lisant le livre, je l’ai mieux compris, à la fois grâce à l’histoire, mais aussi au moment où elle apparait telle qu’elle dans le roman. Allez, je ne résiste pas au plaisir de vous dire où ! A peu près au milieu du récit, un des personnages demande à un enfant quelle est sa pluie préférée, et la gamine répond, vous l’avez compris, « la pluie avant qu’elle tombe ». Magnifique réponse, et j’adore aussi la question : on a tous une pluie préférée non ?

Cette petite digression mise à part, j’ai beaucoup aimé ce livre. J’ai souvent hésité à lire un livre de Jonathan Coe. Les titres et les quatrièmes de couvertures m’attiraient, mais j’avais peur de découvrir une histoire trop banale, qui m’aurait lassée. Ici, il est vrai que cette histoire est plutôt banale, un genre de tragédie moderne, qui peut toucher tout un chacun, mais c’est très bien écrit et bien contée. On s’attache aux personnages, on veut découvrir si leurs destinées sont vraiment inéluctables, si on peut imaginer, pressentir réellement ce qui va leur arrivée, comme on peut sentir la pluie avant qu’elle tombe. Jonathan Coe expose particulièrement bien les liens forts et parfois destructeurs qui unissent les individus d’une même famille (ce qui me parle d’autant plus à quelques jours de ma formation sur le lien d’attachement, fermeture de la parenthèse).

Si j’ai beaucoup aimé l’histoire et les personnages, j’ai eu un peu plus de mal avec le rythme de la narration. En effet, le choix de raconter l’histoire via des photos est vraiment très original et intéressant. J’apprécie ce côté du souvenirs basé sur une image, et comment seul celui qui à vécu ce moment peut savoir que la photo ne montre pas toujours la réalité, qu’il faut se méfier des sourires et de la vision partielle et idyllique que peut parfois transmettre le photographe (là aussi ça me parle bien sûr ! ;-) ). Mais cela donne un récit un peu décousu : on passe d’une époque à l’autre, au gré des photos, faisant un saut de parfois plusieurs années, éclipsant tous ce que les personnages ont pu vivre pendant ce temps. Ces ellipses m’ont parfois un peu dérangée, j’aurais aimé en savoir plus et pouvoir ainsi mieux me plonger dans l’histoire… Mais ce dernier point ne doit pas vous refreiner pour la lecture de ce livre !

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