Titre original: Une femme aimée
4ème de couverture: Défendre cette femme.. Effacer les clichés qui la défigurent. Briser le masque que le mépris a scellé sur son visage.
Aimer cette femme dont tant d'homme n'ont su que convoiter le corps et envier le pouvoir.
C'est cette passion qui anime le cinéaste russe Oleg Erdmann, désireux de sonder le mystère de la Grande Catherine. Qui était-elle? Une cruelle Messaline russo-allemande aux penchants nymphomanes? Une tsarine clamant son "âme républiciane"? La séductrice des philosophes, familière de Voltaire et Diderot, Cagliostro et Casanova? Derrière ce portrait, Erdmann découvre le drame intime de Catherine – depuis son premier amour brisé par les intérêts dynastiques jusqu'au voyage secret qui devait la mener au-delà de la comédie atroce de l'Histoire.
L'art de ce grand roman transcende la biographie.
L'effervescence du XVIIIe siècle européen se trouve confrontée à la violente vitalité de la Russie moderne.
La quête d'Erdmann révèle ainsi la véritable liberté d'être et d'aimer.
Une phrase: “Aux moments les plus durs des années à venir, le jeune homme se rappelerait en souriant leur dicton familial: "Et dire que tout cela m'arrive à cause de cette petite Allemande devenue la Grande Catherine".”
On s'envole pour la Russie! L'oeuvre russe est assez conséquente, et on trouve pas mal d'auteurs russes traduits en français. Le choix de ce livre-ci parmi tant d'autre est tout d'abord dû à ma mère qui me l'a conseillé (car elle aime beaucoup Makine), ensuite le titre me plaisait bien. La quatrième de couverture semblait ambitieuse. Je me suis donc lancée dans ce roman, idéal pour ma semaine de vacances!
Je souligne tout d'abord que j'ai été un peu surprise en lisant les premières pages. L'histoire commence de manière abrute, je ne comprenais pas ce qui se passait. Le mystère est vite levé, mais j'ai parfois retrouvé cette impression de ne pas comprendre certains passages de l'histoire. En effet, l'auteur passe sans cesse du présent au passé, de la vie de son héros Oleg à celle de son héroïne à lui : la Grande Catherine. On comprend rapidement que les deux sont liées, et qu'Oleg ne vit qu'à travers le mystère de cette impératrice hors norme, tentant de s'approprier son histoire, de la découvrir comme personne auparavant ne l'a fait. Cela tourne à l'obsession. Obsession que l'on ressent dans l'écriture même, qui est hachée -comme dans l'urgence d'aller au bout des choses, l'envie de comprendre ce qui ne se laisse pas appréhender – et revenant sans cesse au même sujet.
J'avoue que j'ai eu un peu de mal avec ce parti pris, cette manière de raconter l'histoire. Je crois que j'aurais plus accrochée à un style plus linéaire. Là, j'avais l'impression de revenir sans cesse sur les mêmes évènements, que l'auteur me rabachait inlassablement la même histoire, en essayant toutefois de me la faire découvrir sous un autre angle, sans y parvenir. Parfois, j'ai trouvé ce roman un peu long et j'aurais aimé que l'auteur aille à l'essentiel, cesse de tourner autour du pot. Surtout, ce qui m'a frustré, c'est qu'au final je n'ai rien appris de la vie de la Grande Catherine : qui elle était, ce qu'elle fit. Je n'ai eu que des éclairages partiels, que des anecdotes en filigrame. Je me dis que l'auteur a peut être voulu que son lecteur ressente la même frustration que son héros Oleg : n'obtenir que des bribes d'Histoire et de vérité là où on voudrait tout comprendre.
Un autre apsect intéressant de ce livre est qu'il nous fait découvrir la Russie à travers différentes époques : celle de la Grande Catherine une peu, mais surtout celles traversées par Oleg et ses parents, de la Seconde Guerre Mondiale à la Russie post-URSS. Ces petits aperçus de la vie, et de la manière dont elle change vite d'une décénnie à l'autre m'ont plu.
Enfin, je peux dire que j'ai beaucoup aimé les deux dernières parties du roman. L'histoire y est plus linéaire et donc plus facile et agréable à suivre. Oleg ne cherche plus déséspéremment à comprendre la Grande Catherine,et c'est alors qu'il en est le plus proche. Dans ces deux dernières parties, je trouve que l'auteur prend vraiment plus le temps de nous présenter ses personnages, on les appréhende mieux et ils nous semblent plus proches, plus vivants.
Au final, avis plutôt mitigé sur ce roman, mais qui penche quand même plus vers le positif!